J + 9 : Un contexte qui reste particulièrement tendu

Neuf jours après la puissant séisme qui a ravagé une grosse partie du Népal, difficile de connaître le nombre de victimes à Bhaktapur.

 

Les autorités lestiment entre 300 et 400, les personnes qui ont payé de leur vie ce terrible 25 avril 2015 (plus de 7'250 dans tout le pays selon un nouveau bilan officiel).

 

Mais selon nos contacts sur place, ils/elles sont nombreuses à encore manquer à l'appel, toujours porté(e)s disparu(e)s, notamment dans les quartiers proches de Dattatraya, gravement détruits, au coeur de cette ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, où les travaux de dégagement sont en passe d'être commencés. 


Les secours de la Croix rouge népalaise commencent à arriver dans les quartiers. Mais les "camps" improvisés ne sont, pour la plupart, pas organisés et l'arrivée de secours (nourriture et tentes) provoque des tensions, parfois des bagarres.


La solidarité entre népalais est aussi conditionnée par les considérations de castes. Pas facile de trouver des solutions de logement pour des personnes de castes inférieures... quasi impossible pour les "intouchables". Difficile dans le regard occidental d'accepter cette réalité culturelle omniprésente dans la vie népalaise, même si officiellement les discriminations de castes ont été abolies.


Quelques bonne nouvelles dans le chaos

 

Malgré ces tensions et la chaos ambiant, certains camps (comme celui des voisins de Laxmi, house mother de la maison des jeunes de Bhavisya) font preuve d'une véritable solidarité. Un élan que l'on retrouve à Changu Narayan, un village durement touché situé à tout juste 6 Km de Kathmandu mais où les secours font encore défaut. Notre coordinatrice, Melinda Parvex est parvenue à y convoyer des vivres, ce matin. Tous les habitants en camp (une centaine) ont décidé d'appliquer une gestion collective de la cuisine et des problèmes communs à résoudre.

Quelques groupes de jeunes de 20 à 30 ans, se sont organisés pour amener de l'aide dans les quartiers les plus touchés.

 

Des conditions de sécurité qui appellent à une nouvelle adaptation


Compte tenu de cette situation et en accord avec les concernés sur place, Bhavisya a décidé de modifier les distributions collectives de vivres, notamment pour préserver la sécurité et les conditions d'interventions (photos ci-dessous de Robby Chawal). Celles-ci seront conduites par un à deux groupes de jeunes Népalais qui se sont spontanément engagés, en particulier aux côtés de Mélinda Parvex qui ne procédera plus seule à ces opérations aux effets très directs.

 

Mais compte tenu de sa connaissance du terrain et des contacts qu'elle a déjà pu nouer avec diverses organisations, elle se positionne désormais en appui logistique  des ces bénévoles de la première heure ainsi qu'en relais direct de la Croix rouge népalaise.
Elle continuera toutefois à évaluer elle-même les besoins et à apporter des aides individuelles.

"Melinda tient le coup... Je suis admiratif devant son calme, sa détermination et sa capacité à poser des analyses objectives de situation... Un seul mot : chapeau!" salue le président de Bhavisya, Simon Darioli, porteur d'un sentiment unanimement partagé par le comité de l'association. 

 

 

 

La vie doit reprendre le dessus

 

En principe, les écoles pourront rouvrir leurs portes dans deux semaines pour autant qu'elles puissent être libérées". Actuellement la plupart servent de logement pour des personnes sans abri. Il faudra donc qu'elles puissent être provisoirement relogées d'ici là (sous tente, si les secours arrivent à s'organiser).

A la périphérie de Bhaktapur, de nombreuse personnes venues des villages ou de l'intérieur de la ville logent dans des camps de fortune.


Le centre de Satprayas reprendra lui aussi son activité d'accueil d'enfants avec handicap sévères dans la quinzaine à venir.

 

 

La principale crainte actuelle - et elle est généralisée - réside dans le risque de développement d'épidémies.

 

 

Merci à toutes celles et ceux qui ont déjà apporté leur contribution. Mais l'effort doit se poursuivre pour éviter de nouveaux drames sur place.